Vincent n'est pas beau. La première année où je l'ai connu, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire lorsqu'il me regardait. Je veux dire, dès que nos visages se faisaient face, ma bouche souriait toute seule, d'un grand sourire, presque d'un rire... C'était plutôt gênant. Mais Vincent n'était pas beau. Et puis, on se rencontrait de temps en temps, j'étais heureuse de le voir. Je savais bien que je lui plaisais. Je lui plaisais un peu, je crois. Un soir, j'ai dit à Pierre - lequel après m'avoir affirmé que Vincent me trouvait belle, se moquait de son nez - qu'il m'attirait bien plus qu'un beau garçon. C'était à La Rochelle. Vendredi j'allai à une soirée, dépitée de rentrer à l'internat pour 23h, alors que les invités arrivaient à 22h30. J'ai trop bu, je suis restée. J'ai déclaré à Lu que ça suffisait, cet été, j'embrasserai Vincent. Lu avait trop bu, ni une ni deux il était au courant. Vincent est grand, avec mes talons je suis encore plus petite que lui. Ni une ni deux, on se retrouve chez lui. Vincent est tellement gentil. Bon, je vais me coucher. Je dors où ? Comme tu veux... Dis-moi, je dors où. Tu peux venir dans dans ma chambre, enfin si tu veux... Vincent à ces yeux. Verts. J'étais malade, trop bu, tout bougeait trop, j'avais envie de vomir. Vincent à une façon de vous regarder, comme ça, dans les yeux, ces yeux tellement gentils... Tu te souviens que je ne pouvais pas m'empêcher de sourire ? Oui, plus maintenant. Non, plus maintenant. On se regardait. Je tanguai dans mes nausées. Tu sais que ma mère te croisait elle me disait qu'elle te trouvait très belle. J'étais à l'aise, je m'imaginais belle pour lui, je n'ai pas eu peur qu'il voit mes petites fesses. Il n'a pas pu aller plus loin que mes lèvres, j'ai dû vomir. Première fois, dernière fois, juré. Je crois que je suis allergique à toi... Non, ce serait con. Oui, ce serait con. Moi, je le trouvai beau Vincent. Le lendemain ensoleillé aussi. La semaine ensoleillée aussi. Peut-être que Vincent n'est pas beau, mais peut-être qu'il sait être bien plus. J'attends anxieusement que Vincent me réponde.spanish-sahara
Nouvelles échappées.
Dimanche 10 avril 2011 à 14:50
Vincent n'est pas beau. La première année où je l'ai connu, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire lorsqu'il me regardait. Je veux dire, dès que nos visages se faisaient face, ma bouche souriait toute seule, d'un grand sourire, presque d'un rire... C'était plutôt gênant. Mais Vincent n'était pas beau. Et puis, on se rencontrait de temps en temps, j'étais heureuse de le voir. Je savais bien que je lui plaisais. Je lui plaisais un peu, je crois. Un soir, j'ai dit à Pierre - lequel après m'avoir affirmé que Vincent me trouvait belle, se moquait de son nez - qu'il m'attirait bien plus qu'un beau garçon. C'était à La Rochelle. Vendredi j'allai à une soirée, dépitée de rentrer à l'internat pour 23h, alors que les invités arrivaient à 22h30. J'ai trop bu, je suis restée. J'ai déclaré à Lu que ça suffisait, cet été, j'embrasserai Vincent. Lu avait trop bu, ni une ni deux il était au courant. Vincent est grand, avec mes talons je suis encore plus petite que lui. Ni une ni deux, on se retrouve chez lui. Vincent est tellement gentil. Bon, je vais me coucher. Je dors où ? Comme tu veux... Dis-moi, je dors où. Tu peux venir dans dans ma chambre, enfin si tu veux... Vincent à ces yeux. Verts. J'étais malade, trop bu, tout bougeait trop, j'avais envie de vomir. Vincent à une façon de vous regarder, comme ça, dans les yeux, ces yeux tellement gentils... Tu te souviens que je ne pouvais pas m'empêcher de sourire ? Oui, plus maintenant. Non, plus maintenant. On se regardait. Je tanguai dans mes nausées. Tu sais que ma mère te croisait elle me disait qu'elle te trouvait très belle. J'étais à l'aise, je m'imaginais belle pour lui, je n'ai pas eu peur qu'il voit mes petites fesses. Il n'a pas pu aller plus loin que mes lèvres, j'ai dû vomir. Première fois, dernière fois, juré. Je crois que je suis allergique à toi... Non, ce serait con. Oui, ce serait con. Moi, je le trouvai beau Vincent. Le lendemain ensoleillé aussi. La semaine ensoleillée aussi. Peut-être que Vincent n'est pas beau, mais peut-être qu'il sait être bien plus. J'attends anxieusement que Vincent me réponde.Dimanche 20 février 2011 à 0:14
François est entré dans l'appartement ; j'avais la même robe que la première fois, cette seconde fois. Il a souri en me voyant. Il s'est assis face à moi, sur le canapé, et les secondes ont repris leur affaire. Je croisais sans cesse son regard, car il était fier de ne demander que du jus de fruits : je souriai dans une autre direction. Il a prononcé le mot "survivre", j'ai compris qu'il s'adressait à moi. Pendant trois heures, quatre, dix secondes donc, j'ai pu m'approcher du grain de beauté qu'il a sur le bas de l'oeil. "Il faudrait qu'on aille à la mer", et puis, très vite, j'aimerai, parce qu'il devait le dire vite, ton numéro. J'y vais, non, reste, non, regarde, au revoir. Non, je ne le regarde pas partir. Je ne crois pas aux suites. Ce soir, un message. Ce sera sans suite, ni début ni fin. J'ai dansé avec un blond. De nouveau un sportif acharné, à ni rien comprendre. Il a réchauffé mes os de ses mains, j'ai claqué les miens contre son torse, je ne souriais que lorsqu'il me regardait. Je fantasme des sensations charnelles que je repousse, les regards seuls me transportent ; alors les vagues tièdes traversent mes bras, alors je voudrais que tout s'arrête.